Rituel, quand tu nous guides

Se serrer la main, fêter le départ d’un collègue autour d’une verrée, lire une histoire à ses enfants le soir… ces gestes et événements sont à première vue anodins, comparés aux cérémonies comme les obsèques ou le mariage. Sont-ils au même titre des rituels et quelle est leur fonction ? Peut-on s’en passer ?

Le 12 avril 2014, Julien Abegglen Verazzi, célébrant humaniste à Genève, était invité dans l’émission Faut pas croire pour un épisode intitulé « Rituel, quand tu nous guides ! », diffusé sur la RTS1.

En compagnie de Magali Jenny, ethnologue et collaboratrice scientifique à l’Université de Fribourg, ils ont eu l’opportunité d’aborder les fonctions des rituels de notre quotidien, lors d’un débat animé par Aline Bachofner.

Ainsi, pour Julien, raconter une histoire à ces enfants le soir avant de dormir, une poignée de main ou un service funèbre ont un point commun. Ce sont tous des rites pratiqué (consciemment ou inconsciemment) afin de marquer un moment fort. Il justifie cette qualification par l’étymologie du mot « rite » qui est « rta » :

« Du point de vue étymologique, rta, en sanskrit ça veut dire « ordre », ce qui est juste, la vérité, c’est un ordre cosmique, (…) on retrouve donc cette notion de définir un temps, un espace, en dehors du quotidien. Et c’est ce facteur qui est commun aux différents exemples cités précédemment. »

Ce besoin de ritualiser notre quotidien est inhérent à l’être humain. Il ne s’agit pas seulement de célébrer les grands passages de notre vie, mais aussi de se (re)connecter à une communauté.

C’est également l’occasion pour lui de détailler son métier de célébrant laïque, ou humaniste, comme il préfère se qualifier, très souvent flou dans l’esprit des gens.

« La notion d’humaniste parle des êtres humains et donc tous les rituels, tous les accompagnements de ces êtres humains ne se font pas au nom d’une institution dogmatique mais plutôt par rapport à la richesse et la diversité de ces êtres humains. (…) Il y a tout un travail sur leurs valeurs, sur l’idée d’aller rechercher ce qui au fond est sacré pour eux et non pas, peut-être, pour un texte millénaire. »

Une cérémonie humaniste ne doit pas forcément inclure une dimension sacrée :

« Il faut qu’il y ait ce que j’appelle une métamorphose. Il y a une situation de départ et il y a une situation à l’arrivée. Et donc au fond, ça n’a pas une obligation derrière d’être spirituel, transcendant mais on peut en prendre certains éléments. De la même manière on peut commencer une cérémonie de mariage avec du Beyoncé. »

 

> Faut pas croire – RTS

Regarder l’émission du 12 avril 2014

 

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