
Pacha mama | Terre-Mère
Pacha mama, une vision du monde qui représente l’environnement humain dans sa totalité, l’équilibre qui nous entoure et les respect de notre planète et ses ressources.
Ce concept vient de la culture inca et du langage quechua: le quechua est une langue agglutinante, où chaque mot a un sens en tant que base, qui est ensuite accompagné d’un suffixe (c’est-à-dire un adverbe). Étymologiquement, « pacha » est un terme qui peut signifier « terre, monde, univers, temps, époque », mais également « l’excellence, la complétude, l’unicité, la sécurité et la vérité ». « Mama », signifie simplement mère. La juxtaposition de ces deux termes donne naissance à une signification particulière : le concept de mère qui génère, nourrit, protège, guide et donne de l’affection, et le concept d’univers avec ses propres notions d’un ordre spatio-temporel de l’infini » (Alberto Alabí, 1996).
Dans la culture andine, Pacha mama est la déesse qui protège toutes les possessions matérielles, et en même temps, elle domine l’univers spirituel. C’est la raison pour laquelle elle représente l’environnement humain dans sa totalité. Par conséquent, ceux qui y croient doivent maintenir une relation équilibrée et réciproque avec elle.
La notion de Pacha mama désigne ainsi un équilibre à trouver avec la nature qui nous entoure, un respect de notre planète et ses ressources. Comme l’exprime un proverbe shenandoah, « nous sommes faits de la Terre Mère et nous retournons sur la Terre Mère… ». Il s’agit donc d’un cercle infini. Ce concept est au cœur du système de croyances des peuples autochtones des Andes centrales d’Amérique du Sud en matière de performances écologiques et sociales.
Les rituels de Pachamama :
Il en existe plusieurs. Nous vous proposons de découvrir celui qui a généralement lieu dans le nord-ouest de l’Argentine, dans la province de Jujuy (en particulier à Humahuaca). Là-bas, le rituel de la Pachamama se déroule tout au long du mois d’août. La cérémonie de la Pachamama vise à remercier la Terre pour les offrandes qu’elle nous a faites au cours de l’année écoulée. Chacun à leur tour, des hommes et des femmes creusent un trou, nommé « Boca », faisant référence à la bouche de la Terre. Ce chemin est un canal allant directement au cœur de la terre.
Une fois, ce trou creusé, on allume deux cigares que l’on place autour du trou. La fumée qui s’en dégage a pour effet de purifier l’environnement et de bannir les mauvais esprits.
Afin de prouver qu’il est sain, chaque participant fume le cigare. Puis vient l’heure d’amener ses offrandes (céréales, feuilles de coca, alcool, etc.). Une fois que tout le monde est passé et que tout l’alcool a été bu, on place dans le trou un mélange de maïs broyé, puis on la ferme tout en priant.
Dans la dernière partie de ce rituel, les hommes jouent de la musique autour de la « Boca » et tout le monde chante en l’honneur de Pachamama.
Découvrez quelques oeuvres dédiées à la Pachamama :

Oeuvre de Jesús Walpaq Flores, Julian Rouray Martin Marin (2014) | Photographie : Diego Maita

« Madre tierra y el árbol de colorín », soit « La Terre Mère et l’arbre coloré », Santiago Savi

« Encuentro con la Pachamama » | « Rencontre avec la Pachamama », R. Mamani (2009)